Nucléaire. Nous voulons avoir le choix !
En France
Del 20 mars 2011 / 15:00
al 20 mars 2011

NUCLÉAIRE : NOUS VOULONS AVOIR LE CHOIX !

Appel solennel au gouvernement français suite à la catastrophe
nucléaire au Japon

Rassemblement unitaire le dimanche 20 mars à 15 h à Paris devant
l'Assemblée nationale*

Le peuple japonais affronte actuellement une tragédie sans précédent.
Une catastrophe naturelle, avec des conséquences humaines, sanitaires et
économiques. Et une catastrophe nucléaire majeure.

A ce jour, quatre réacteurs nucléaires ont subi une série d ?explosions,
et connaissent actuellement de graves difficultés de refroidissement du
cœur de chacun de ces réacteurs, partiellement en fusion. Une fusion
totale des cœurs, voire une explosion avec une grande quantité de
rejets radioactifs, n'est pas à exclure. Malgré une communication
d'informations parcellaires ou contradictoires, nous pressentons que
nous sommes face à une situation d'une gravité sans précédent.

La situation au Japon est d ?ores et déjà alarmante et s ?aggrave d'heure
en heure. Des centaines de travailleurs japonais sacrifient actuellement
leur vie pour tenter d ?éviter que le pire ne se produise.

Alors même que la catastrophe est en cours, des quantités massives de
substances radioactives ont été libérées dans l ?atmosphère et l ?océan.
Des taux de radioactivité plusieurs centaines de fois supérieurs à la
normale sont déjà mesurés à plus de 100 km de la centrale de
Fukushima. C ?est une vaste région du Japon qui subit à l ?heure actuelle
une contamination radioactive qui pourrait se propager à tout le pays,
voire au-delà.

Nous, associations, syndicats et partis politiques, exprimons toute
notre solidarité au peuple japonais et en premier lieu aux travailleurs
du nucléaire qui tentent d ?éviter le pire au péril de leur vie.

Cette situation alarmante nous rappelle que le nucléaire est une énergie
qui n'est ni propre, ni sûre, ni à même de répondre au défi majeur du
changement climatique, et qu'il soumet les populations et les
travailleurs à des risques insensés, d ?un bout à l ?autre de la filière.
Plus encore lorsque les centrales sont vieillissantes : au Japon, le
réacteur n°1 de Fukushima Daiichi devait être arrêté définitivement le
mois dernier, mais la prolongation de son fonctionnement pendant 10 ans
venait d'être décidée… Quel choix tragique !

Ce nouvel accident nucléaire majeur met à nouveau à jour les risques
inhérents à toute installation nucléaire et met à mal de façon
définitive et indéniable le mythe de la sûreté et de la sécurité du
nucléaire.

L'impuissance dramatique de l'homme face à l'emballement des réacteurs
au Japon a provoqué la remise en question immédiate du nucléaire dans
plusieurs pays (Allemagne, Suisse, Inde, États-Unis…)

En France, la politique énergétique a toujours échappé au débat
démocratique, et plus particulièrement le développement de la filière
électronucléaire. Les décisions sont prises au plus haut niveau de
l'État, sans que les citoyens ne soient jamais consultés, alors que
cette question concerne pourtant l ?avenir de la population tout entière.

Sera-t-il nécessaire d ?attendre un nouvel accident nucléaire pour que
les autorités françaises organisent enfin un réel débat sur le modèle
énergétique français en toute indépendance de l ?industrie nucléaire et
de son lobby ?

Pour faire face à la pénurie croissante des ressources fossiles, aux
risques inacceptables du nucléaire, et à la nécessité de réduire nos
émissions de gaz à effet de serre, les solutions alternatives
existent, aujourd ?hui. Elles s'appuient sur la réduction de nos
consommations, par la sobriété et l'efficacité énergétique, et sur le
développement des énergies renouvelables. Cette transition énergétique
est inéluctable, ses modalités et sa planification nécessitent la tenue
d'un grand débat démocratique et citoyen.

Le Président Sarkozy a annoncé que la France devait tirer les
conséquences de l'accident japonais. Nous prenons aujourd'hui sa
déclaration au mot.

NUCLÉAIRE : NOUS VOULONS AVOIR LE CHOIX !

Nous, associations, syndicats et partis politiques, adressons
solennellement ces demandes communes au gouvernement français :*

Nous voulons :

  • L ?arrêt de tous les projets électronucléaires en cours (EPR de
    Flamanville, ligne THT Cotentin-Maine, EPR de Penly, ITER, Bure et
    projets de centres de stockage des déchets nucléaires issus de la
    filière électronucléaire) tant que les citoyens n'auront pas été en
    mesure de se prononcer démocratiquement sur notre politique énergétique
    et sur le recours à l'énergie nucléaire, y compris si nécessaire par un
    référendum
  • Le renoncement à la prolongation de l ?exploitation des réacteurs ayant
    atteint ou dépassé les 30 ans de fonctionnement
  • L ?arrêt complet de tous les projets portés à l'étranger par
    l'industrie nucléaire française

Parce que la situation au Japon exige de ne pas se taire sur le drame
que ce pays subit et sur la menace permanente que l ?industrie nucléaire
fait peser sur les peuples, au Japon comme en France :

Nous appelons tou-te-s les citoyen-nes à manifester leur solidarité
avec le peuple japonais et à se réapproprier la question du recours au
nucléaire et de la politique énergétique, en organisant des
rassemblements dans toutes les villes de France ce dimanche 20 mars 2011
à 15h.

Nous appelons également tous les citoyen-nes, associations, partis
politiques, syndicats, artistes et personnalités à rejoindre un GRAND
RASSEMBLEMENT à Paris ce même jour, dimanche 20 mars 2011, à 15 h devant l'Assemblée Nationale. (Métro Assemblée nationale – Ligne 12.)

Liste des signataires au 17 mars : Agir pour l'environnement, Alliance Écologiste Indépendante, Association pour le contrat mondil de l'eau, Attac France, CAP 21, Confédération paysanne, Ecologie et Démocratie, Ecologistas en Accion, Europe Écologie Les Verts, Europe solidaire sans frontières, Fédération Sud Étudiant,
Fédération Sud Rail, France Libertés, Fraternité Citoyenne, Gauche
Unitaire, Les Alternatifs, Les Amis de la Terre, Nouveau Parti
Anticapitaliste -NPA, Mouvement Citerrien, Parti Communiste des Ouvriers
de France, Parti Pour La Décroissance, Réseau Action Climat, Réseau
Sortir du nucléaire, Union syndicale Solidaires, Utopia, Votre Santé.